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Quand est-ce que la tentative de quelqu’un de me faire souffrir a fini par me rendre riche ?

Quand est-ce que la tentative de quelqu’un de me faire souffrir a fini par me rendre riche ? Ma sœur a débarqué chez moi un mardi après-midi avec notre grand-mère et 17 valises, sans prévenir. « Elle est de ta responsabilité maintenant puisque tu n’as ni vraie carrière ni famille », a-t-elle lancé pendant que grand-mère, l’air perdu, serrait son sac à main. Je travaille de chez moi comme graphiste freelance, ce que ma sœur considère comme “jouer à l’ordinateur”. « J’ai tout géré pendant 5 ans pendant que tu vivais ta petite vie bohème. Maintenant, c’est ton tour de faire partie de la famille. » Elle a jeté un dossier médical énorme sur ma table basse et a quitté l’appartement avant que je puisse réagir. J’ai protesté, mais elle a juste souri avec condescendance : « Regarde-moi. J’en ai fini de me sacrifier pendant que tu ne fais rien. » Après son départ, j’ai regardé grand-mère et tenté de lui sourire. Le lendemain, à 5h30 précises, elle est sortie de la chambre d’amis dans un tailleur impeccable et a commencé à préparer un café turc dans un pot en cuivre sorti de ses affaires pendant que je la regardais en caleçon, stupéfait. « Ta sœur ne me laissait jamais le faire parce que l’odeur lui donnait mal à la tête », a-t-elle dit avec une clarté qui m’a fait douter de tout ce qu’on m’avait raconté sur sa soi-disant démence. Elle a préparé un petit-déjeuner digne d’un palace en expliquant qu’elle feignait la confusion depuis trois ans parce que c’était plus simple que de discuter avec quelqu’un qui la traitait comme un bébé. « Hier, elle a essayé de me donner un yaourt à la cuillère pendant que je lisais des rapports financiers sur mon téléphone. » J’ai éclaté de rire et son sourire complice m’a fait comprendre qu’on allait faire équipe. Toute la semaine, on a pris le petit-déjeuner à l’aube pendant qu’elle me racontait ses courses de moto dans les années 70 et la société de conseil qu’elle avait bâtie seule, celle que ma sœur affirmait n’avoir jamais existé. Le jeudi, ma sœur a appelé en hurlant parce que sa mensualité de prêt immobilier avait été refusée et que la banque parlait d’un compte secondaire fermé. « Quel compte secondaire ? » Grand-mère a attrapé mon téléphone et, assez fort pour que ma sœur l’entende, a dit qu’elle couvrait ses impayés depuis trois ans et que, d’ailleurs, la maison était à son nom depuis 2008. Puis elle a raccroché et m’a appris à faire des œufs bénédicte pendant que mon téléphone explosait de messages. La semaine suivante, elle a envoyé un message au mari de ma sœur, un PDG qu’elle avait secrètement aidé à obtenir des promotions pendant 15 ans, pour lui dire qu’elle ne le recommanderait plus après ce que sa femme avait fait. Il a raté sa promotion ce vendredi-là. Ensuite, mes neveux ont appelé en larmes : leurs fonds universitaires avaient disparu. « Ah oui, je les ai mis en fiducie quand votre mère m’a abandonnée », a dit grand-mère en capturant ma reine lors d’une partie d’échecs. L’entreprise immobilière de ma sœur s’est effondrée quand grand-mère a résilié l’adhésion au country club qu’elle payait depuis le début, ce qui a valu à ma sœur d’être expulsée devant ses clients. Le conseiller financier familial a ensuite demandé à grand-mère s’il devait cesser d’aider gratuitement ma sœur ; elle a répondu oui en lui proposant du baklava. Nos matinées sont devenues un rituel où elle m’apprenait des choses improbables comme le crochetage ou le comptage de cartes, tout en me racontant sa vraie vie : un sénateur qu’elle avait fréquenté, ses voyages, ses cinq langues parlées couramment. « Ta sœur ne m’a posé aucune question sur moi en cinq ans », m’a-t-elle dit en m’apprenant à faire des sushis. « Tu es le premier depuis des décennies à vouloir me connaître au lieu de m’utiliser. » Grand-mère a organisé sa propre fête d’anniversaire dans mon appartement, rebaptisée « funérailles de ma fausse démence », en demandant à tout le monde de venir en noir pendant qu’elle portait une robe rouge. Le mari de ma sœur est arrivé juste à temps pour voir un PDG faire des shots avec grand-mère pendant qu’elle expliquait à tout le monde comment elle avait secrètement financé et contrôlé la vie de ma sœur pendant des années. Ma sœur a surgi et s’est figée en voyant grand-mère debout sur ma table basse, une coupe de champagne dans une main et son avocat dans l’autre. « Tu as dit que tu en avais fini avec moi, alors j’ai fini de financer ta vie », a annoncé grand-mère. « Ton frère m’aime réellement. » Et c’est à cet instant que ma sœur a compris tout ce qu’elle avait perdu.