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chant en vieux français Le Chant du Chevalier I Or voyez, sous l’orage où gronde le tonnerre, Un chevalier courbé, fils des antiques guerres. Le ciel pleure sur lui comme un frère en tourment, Et l’eau lave son sang mêlé au firmament. Ses mains tiennent encor l’étendard de sa terre, Déchiré, sanglottant, mais vivant en ses serres. II Il fut jadis lumière au front de la bataille, Quand mille cris d’acier emplissoient les murailles. Chascun en son ostel murmurait son renom, Disant que nul ne vainc son implacable don. Mais nul n’avoit prévu la tempête meurtrière Qui l'abattit au soir, las, comme une prière. III Soubz la pluie incessante, il fléchit le genou, Non point vaincu par l’homme, mais par le poids de tout : La perte des amis, la douleur des patries, Le cri des innocents que le vent porte et plie. Pourtant, en son regard, brûle encor la braise D’un cœur qui ne craint mie la mort ni la mauvaise. IV Le drapeau qu’il enserre en ses mains endeuillées Est plus que simple tissu rongé, effiloché : C’est la mémoire vive des serments anciens, Le souffle des aïeux, leur écho souverain. Et quand le vent le tire en lambeaux de souffrance, Il répond par son âme : « Je tiens pour espérance. » V Las ! que de sang versé pour défendre sa terre ! Que de frères tombés sans revoir la lumière ! Et l’orage qui braille au-dessus de son haume Semble dire à son tour : « Nul ne porte un tel royaume Sans porter aussi peine, noir fardeau de malheur, Qui marque la chair vive et ronge jusques au cœur. » VI Pourtant, il ne plie mie ; il endure la rafale. Il sait que le devoir n’est jamais chose banale. Il porte en sa poitrine une flamme de fer, Que nulle pluie n’éteint, que nul souffle ne perd. Ainsi le noble cœur, même en la désespérance, Se dresse encor, fidèle à sa vieille allégeance. VII Et lors qu’au loin le jour meurt en pâle rougeur, Il lève lentement sa tête vers l’ardeur D’un ciel noir et brisé, où le tonnerre frappe, Comme si Dieu lui-même voulait rompre sa cape. Mais lui, sans un seul cri, défie les hautes cimes, Portant seul la douleur de mille anciens crimes. VIII Héraut de la mémoire, gardien des temps passés, Il promet dans le vent : « Rien ne sera brisé. Tant que mes bras tiendront l’étendard de ma race, Jamais ne cédera la dernière de nos traces. Et s’il me faut mourir, que ce soit en ce lieu, Où la pluie lave l’homme et l’offre à son Dieu. » IX Or chantez, vous qui lisez son errance, Car en son geste vit la haute espérance. Un seul homme debout, fût-il rompu d’effroi, Peut rallumer la flamme et redresser la foi. Et sous l’averse sombre qui noircit la bataille, Son âme est clair soleil, éternelle médaille. X Ainsi se tait le jour, mais non point sa mémoire. Le chevalier demeure aux confins de l’histoire, Agenouillé, blessé, trempé jusques aux os, Tenant son drapeau sain comme un dernier repos. Et le vent, en passant parmi ses cicatrices, Murmure : « L’honneur survit… et jamais ne fléchisse. »