canne скачать в хорошем качестве

canne

Enfin un truc que je n’aime pas. Qu’est-ce que je fais là ? Je voulais y aller, je ne sais pas pourquoi. Peut-être à cause du cinéma ? Cannes m’apporte une sensation désagréable. D’abord ces immenses villas perchées dans les hauteurs, éclairées toute la nuit, près desquelles Bul'Ric m’a permis de dormir. Puis, en bas, les gens. La Croisette, les tenues de parade, le côté chic, les regards sur moi comme si je ne correspondais pas à l’archétype. Les sportifs torses nus, taillés à la serpe. Les femmes-chihuahuas et haute couture, jusque sur leurs visages. Leurs lèvres… Les yachts qui encombrent la baie. Les hélicos qui complètent ce tableau de l’opulence. Les Ferrari, les Rolls aux vitres fumées devant des palaces bondés. Le prix des chambres¹ ou des transats² sur les plages privées. Les pauvres, parqués, entassés à côté. La sécurité en costume et chemise blanche devant les boutiques de luxe. Mon billet de 10 euros qui a fondu pour un simple café… Heureusement, la cité m’a rassuré avec de pauvres gens comme moi, qui arpentent les ruelles étroites, les escaliers, les boutiques de souvenirs et les restaurants. L’effort national n’a pas la même signification partout. Que les pauvres doivent sacrifier deux jours fériés pour la France alors que tournent les hélicos et que voguent les yachts… Mon envie de pleurer me vient-elle de l’impression d’avoir raté ma vie ou de celle que l’on se moque de nous ? Les forêts me manquent… --- ¹ Une chambre bas prix fin août au Carlton Cannes via KAYAK : 1 760 €. Pour une seule nuit, évidemment. ² 160 € le « lit » sur plage privée. musique: Local Elevator de Kevin MacLeod