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Sermon n°52 d'Eckhart von HOCHHEIM (dit Maître Eckhart), généralement désigné sous le titre "Beati pauperes spiritu" ("Heureux les pauvres en esprit"), rédigé au début du XIVème siècle, ici proposé dans sa traduction de l'allemand par Alain de LIBERA. Dans ce sermon caractéristique de sa théologie négative (théologie ayant hérité du néoplatonisme grec l'idée selon laquelle Dieu est inconnaissable, et selon laquelle l'esprit ne peut s'élever vers Lui qu'en apprenant non à découvrir ce qu'Il est, mais à s'affranchir petit à petit de ce qu'Il n'est pas), Eckhart pousse la radicalité de son mysticisme jusqu'à affirmer que l'esprit ne peut retourner se fondre dans l'essence divine tant qu'il ne s'est pas affranchi de Dieu même. En effet, Dieu ne se constitue comme Dieu et comme Créateur que relativement à des créatures capables de l'embrasser comme tel. Dieu, si l'on remonte en ce point originaire antérieur à l'Acte créateur et dont tout être est issu, n'est encore ni Dieu ni Créateur, puisque rien n'existe encore relativement à quoi il soit constitué comme tel. Ainsi "Dieu" et "Créateur", en tant que notions relatives, sont encore impropres à embrasser l'absoluité de l'essence divine. Plus que cela, ce n'est par aucune espèce de connaissance que l'homme peut espérer embrasser cette absoluité primitive de l'essence divine. Il faut pour ce faire que l'intelligence s'oublie elle-même et régresse jusqu'à l'incréé afin de se saisir, dit Eckhart, telle qu'elle était au temps où elle n'était pas : «Quand j'étais dans ma cause première, là je n'avais pas de Dieu, et j'étais cause de moi-même. Je ne voulais rien, je ne désirais rien, car j'étais un être libre, me connaissant moi-même dans la jouissance de la Vérité. C'est moi-même que je voulais et rien d'autre ; ce que je voulais, je l'étais et ce que j'étais, je le voulais ; là j'étais libre de Dieu et de toutes choses.» Un degré de nudité tel que l'esprit se dépare de son être propre est, selon Eckhart, ce qui seul mérite authentiquement le nom de "pauvreté", tel que cette vertu est louée par le Christ dès l'amorce de son Sermon sur la montagne. Eckhart distingue dans cette vertu de pauvreté trois aspects : 1. Est pauvre celui qui ne veut rien. Mais il ne faut pas entendre par cela une simple discipline du détachement qui se limiterait à une espèce de stoïcisme de surface : celui qui conserve le désir de mortifier ses appétits et de faire pénitence pour substituer la volonté de Dieu à la sienne propre afin d'ennoblir son âme, celui-là est encore attaché à son être propre. Pour être parfaitement vide de tout vouloir, il ne faut plus même vouloir ne plus vouloir, ni vouloir faire la volonté de Dieu. C'est pourquoi une abolition réelle de la volonté consiste en un état de complet oubli de soi, dans lequel notre être régresse à sa racine jusqu'au point où son essence est indistincte de l'essence divine. Alors, sans même avoir besoin de le vouloir, notre être entier devient le véhicule de l'action divine. 2. Est pauvre celui qui ne sait rien. Dans un tel état de grâce, l'homme qui n'a plus besoin de vouloir faire la volonté de Dieu pour que la volonté de Dieu se fasse à travers lui, n'a pas davantage besoin de savoir que cette opération se déroule en lui. "L'homme doit rester aussi vide de son propre savoir qu'il le faisait au temps où il n'était pas encore. Qu'il laisse Dieu opérer ce qui lui plaît ; lui n'a qu'à rester vide." L'action divine se transpose alors dans l'homme en une activité bienheureuse qui, spontanément, prend les formes de la connaissance et de l'amour, sans qu'aucune volonté préalable de connaître ni d'aimer n'y ait été nécessaire. 3. Est pauvre celui n'a rien. Mais non enfin dans le seul sens d'une dépossession des biens matériels : dans le sens autrement radical d'une dépossession de tout être propre. Si un homme n'a plus d'être propre, il ne se trouve même plus en lui de lieu où Dieu puisse opérer. Il faut alors que Dieu, pour opérer, rentre dans sa propre essence (où Il n'est pas encore distinct comme Dieu) et, de là, devienne Lui-même le lieu de sa propre opération. Alors l'homme, sous sa forme distincte et personnelle, est entièrement anéanti et, par ce vide impersonnel, il retourne tout entier s'amalgamer dans l'essence divine où il fait un avec Dieu et où il est, comme Dieu, immortel, éternel, non-né. SOMMAIRE 0:00 Titre 1:42 Introduction : pauvreté intérieure & extérieure 4:35 1er point : est pauvre l'homme qui ne veut rien 9:37 2ème point : est pauvre l'homme qui ne sait rien 13:27 3ème point : est pauvre l'homme qui ne possède rien 19:12 Conclusion : il n'est pas grave de ne pas saisir ce sermon 21:31 My Heart's in the Highlands ♪♬ Musique : My Heart's in the Highlands, Arvo PÄRT (2000) – interprété par Else TORP au chant et Christopher BOWERS-BROADBENT à l'orgue, disponible au lien suivant : • My Heart's in the Highlands ◙ Tableau accompagnant la lecture : Ophelia, de John Everett MILLAIS (1851-1852).