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Pourquoi photographier la rue en noir et blanc ? Photographier la rue en noir et blanc, c’est choisir de faire confiance à ce qui demeure lorsque tout le reste est retiré. Dans un monde saturé de couleurs, de néons, d’écrans et d’images instantanées, l’absence de couleur devient paradoxalement une présence plus forte, presque une manière de résistance. Car la rue, livrée à sa lumière brute, à ses visages rapides, à ses gestes accidentels, possède une vérité que le noir et blanc révèle avec une franchise particulière. Il débarrasse la scène de ce qui distrait pour ne garder que ce qui importe : la forme, la densité, le temps, l’humain. La première force du noir et blanc en photographie de rue, c’est qu’il recentre le regard. Lorsque la couleur disparaît, l’œil ne peut plus s’accrocher à un manteau rouge ou à une vitrine turquoise ; il doit trouver un autre point d’entrée. Il se tourne alors vers la géométrie du monde. Les ombres deviennent des murs, les silhouettes deviennent des architectures. La lumière, elle, cesse d’être seulement une nuance : elle devient un récit. Dans la rue, rien n’est immobile. Pourtant, le noir et blanc fige ces fragments mouvants en un ensemble cohérent, presque sculptural. Le chaos quotidien se transforme en composition. La rue est un théâtre sans mise en scène, et le photographe ne peut jouer que sur l’instant. C’est là que le noir et blanc apporte une discipline, un cadre. Le gris, dans toutes ses épaisseurs, sert de respiration entre les contrastes. Il introduit une lenteur dans un environnement qui ne cesse d’aller vite. Le photographe de rue qui travaille en couleurs est parfois tenté de s'appuyer sur une harmonie chromatique ou un détail visuel fort pour donner sens à son image. Celui qui choisit le noir et blanc doit trouver son sens autrement : dans la matière même de la vie, dans le corps des passants, dans les ombres portées, dans un geste suspendu. Le noir et blanc impose de regarder mieux. Il est un maître sévère, mais il offre une récompense : la clarté. Il y a aussi, dans la photographie de rue en noir et blanc, un lien intime avec la mémoire. La mémoire ne retient pas les couleurs de manière fiable ; elle retient des contours, des émotions, parfois une lumière, souvent une absence. Le noir et blanc imite cette manière qu’a notre esprit de condenser le vécu. Une scène de rue photographiée ainsi a quelque chose d’immédiatement nostalgique, même si elle date de la veille. Le spectateur y projette son propre passé, ses propres rues, ses propres solitudes. Le photographe, volontairement ou non, ouvre une porte commune, un territoire partagé. Photographier la rue en noir et blanc, c’est aussi faire un choix esthétique qui renoue avec une longue filiation. De Cartier-Bresson à Kertész, de Koudelka à Klein, de Sabine Weiss à Brassaï, la rue est historiquement noire et blanche avant d’être colorée. Ces maîtres n’ont pas seulement capturé des scènes : ils ont imposé un langage. Ce langage ne s’est jamais défait, même avec l’avènement des capteurs numériques aux milliers de nuances chromatiques. Il perdure parce qu’il continue de dire quelque chose que la couleur ne dit pas aussi bien : l’essentiel. La rue, lorsqu’elle est dépouillée de teintes, perd peut-être une part de son réalisme immédiat, mais elle gagne une part d’universalité. Le noir et blanc n’est pas un mensonge : il est une version plus concentrée de la vérité. La couleur décrit. Le noir et blanc interprète. C’est peut-être là la distinction la plus importante. En photographie de rue, la couleur donne l’état exact du monde à l’instant où le photographe déclenche : l’affiche publicitaire criarde, le bleu profond du crépuscule, l’éclat d’une enseigne. Le noir et blanc, lui, transforme la scène en matière à pensée. Il rapproche la réalité du symbole. Une ombre n’est plus seulement l’absence de lumière : elle devient une frontière, une menace, un mystère. Un visage éclairé de côté n’est plus seulement une personne croisée par hasard ; il devient une figure humaine, une présence presque mythique. Le noir et blanc ne documente pas seulement la rue : il la traduit. Dans cette traduction, il y a un geste philosophique. Photographier en noir et blanc, c’est accepter que tout ce qui est essentiel peut être raconté sans couleur. C’est aussi affirmer que l’œil humain n’est pas seulement un détecteur de pigments, mais un chercheur de sens.