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Contrer la désinformation transphobe et homophobe : constats et initiatives en territoire québécois

_ Loïs Crémier_ Le Québec est fier de sa position progressiste à l’égard des droits 2S/LGBTQIA+. Il a été l’une des premières autorités au Canada à légiférer contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle (1976), à autoriser le mariage homosexuel (2002) et à élaborer une politique nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (2011). Il a d’ailleurs récemment renouvelé son plan d’action en la matière (2023-2028). Cependant, le Québec n’est pas à l’abri de la montée des discours haineux transphobes et homophobes observée dans le monde entier. Ce retour de balancier prend la forme d’une polarisation croissante des discours et d’une désinformation accrue sur les réalités queers et trans — citons par exemple les manifestations anti-drag en 2023 et le documentaire TransExpress de Radio-Canada, diffusé dans le cadre de l’émission Enquête en février 2024. Nous ne sommes pas à l’abri de paniques morales ou de cirques médiatiques au sujet de l’éducation sexuelle, de l’accès aux soins d’affirmation de genre, des toilettes mixtes, de la transition de genre des jeunes ou de l’art du drag, qui sont tous dépeints par de multiples journalistes, associations conservatrices, voire personnalités politiques, comme des menaces pour les droits des femmes et des enfants.