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Sur cette photo de classe de 1883, un élève ne devait pas être là — l’erreur que personne n’a corrig

En octobre 2022, une archiviste de la Bibliothèque Nationale découvre une anomalie troublante dans une photographie scolaire de 1883. Le Lycée Condorcet compte trente-deux élèves sur l'image. Les registres officiels n'en mentionnent que trente-et-un. Un élève de trop. Une erreur administrative, pense-t-elle d'abord. Mais en creusant, elle découvre que cet enfant supplémentaire, Samuel Lévi, relégué au dernier rang avec un visage légèrement flou, faisait partie d'un système secret : les "élèves fantômes". Des dizaines d'enfants tolérés dans les classes les plus prestigieuses de Paris, mais jamais inscrits officiellement. Jamais diplômés. Jamais reconnus. Pendant huit ans, entre 1881 et 1889, ils ont assisté aux cours, payant des fortunes pour une éducation invisible. Le photographe Ernest Mercier les incluait systématiquement dans ses portraits, créant une archive parallèle que les registres refusaient d'écrire. Cette enquête révèle comment la République française, tout en proclamant l'égalité, maintenait des barrières invisibles. Comment des enfants brillants furent éduqués dans l'ombre. Et comment une simple photographie de classe devint la preuve d'une exclusion que personne ne voulait nommer. Sur cette photo de 1883, un élève ne devait pas être là. Mais cent quarante ans plus tard, son visage nous regarde encore. Et cette fois, nous ne pouvons plus l'ignorer.