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Michel Pastoureau (prom. 1972), directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études et correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, donne une conférence autour de l’âne, thème de son dernier ouvrage à paraître aux éditions du Seuil le 31 octobre 2025. https://www.chartes.psl.eu/gazette-ch... Domestiqué quatre millénaires avant notre ère, l’âne joue un rôle important dans la vie quotidienne des peuples de l’Antiquité méditerranéenne. De nombreux documents le montrent au travail : il porte, il tire, il pousse, il foule. D’abord positive, son image tend à se dévaloriser à partir du moment où le cheval lui fait concurrence : les fables et les proverbes dénoncent sa paresse et son entêtement, et les récits mythologiques, sa luxure. Au Moyen Age, cette image de l’âne continue de se dégrader. Bestiaires et encyclopédies soulignent sa stupidité et sa méchanceté, tandis que dans les images, ses oreilles prennent place sur la tête des bouffons et des fous. Seule l’histoire sainte le valorise : il a eu l’honneur d’assister à la Nativité puis de porter le Christ lors de son entrée à Jérusalem. Toutefois, c’est seulement à l’époque moderne que la symbolique de l’âne commence à s’inverser. Chez certains philosophes, l’animal obtus devient clairvoyant, et plusieurs naturalistes - au premier rang desquels Buffon - cessent d’en faire un cheval au rabais. La sensibilité romantique prend le relais qui s’apitoie sur le sort de cet animal par trop humilié et maltraité. Cette image revalorisée de l’âne se prolonge jusqu’à aujourd’hui. On la retrouve dans le livre pour enfants, au cinéma, dans le bestiaire des emblèmes et des symboles. De nos jours, peu d’animaux disposent d’un capital de sympathie comparable.