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Un Pont Fragile entre Bible & Coran

Rapport argumenté pour une doctrine spirituelle unifiée Préambule Ce rapport ne vise ni la fusion institutionnelle des religions, ni l’effacement de leurs traditions. Il propose une doctrine de convergence, volontaire, destinée à des croyants chrétiens et musulmans désireux de reconnaître une source divine unique, une chaîne prophétique continue et une éthique commune du salut. Il s’appuie exclusivement sur les Écritures canoniques (Évangiles et Coran), éclairées par l’histoire des premières communautés. La démarche est traditionnelle, rigoureuse, et respecte l’intégrité des deux héritages. I. L’unicité absolue de Dieu Le fondement commun est le monothéisme pur. « Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Un » (Deutéronome 6:4, cité par Jésus en Marc 12:29) « Le Seigneur est le seul Dieu » (Jean 17:3) « Dis : Il est Dieu, Un » (Coran 112:1) Jésus ne se présente jamais comme Dieu incarné dans les Évangiles synoptiques, mais comme envoyé, serviteur, prophète. Le Coran confirme cette lecture : « Le Messie, Jésus fils de Marie, n’était qu’un Messager de Dieu » (Coran 4:171) 👉 Doctrine unifiée : Dieu est absolument Un, transcendant, non incarné. II. Le Verbe divin : création, non engendrement L’Évangile de Jean ouvre sur le Logos : « Au commencement était le Verbe » (Jean 1:1) Dans la lecture grecque antique, le Logos est principe créateur, non identité personnelle de Dieu. Jésus est dit : « engendré non pas de la chair » (Jean 1:13, traduction littérale) Le Coran rejoint cette compréhension : « Jésus est une Parole de Dieu déposée en Marie » (Coran 4:171) 👉 Doctrine unifiée : Jésus est Parole créatrice de Dieu, créée par ordre divin, non engendrée biologiquement ni consubstantielle. III. Marie : élection et pureté Les deux traditions affirment l’élection exceptionnelle de Marie. « Comblée de grâce » (Luc 1:28) « Dieu t’a choisie et purifiée » (Coran 3:42) Le Coran insiste sur l’assistance divine pendant l’enfantement (Coran 19:23–26), écho d’une théologie ancienne de la providence immédiate. 👉 Doctrine unifiée : Marie est vierge par décret divin, signe de l’action directe de Dieu dans l’histoire. IV. Jésus : prophète, guérisseur, réformateur Jésus agit par la permission de Dieu : « Le Père, demeurant en moi, fait les œuvres » (Jean 14:10) « Je guéris l’aveugle et le lépreux par la permission de Dieu » (Coran 3:49) Son combat contre l’injustice religieuse est central : Renversement des tables du Temple (Matthieu 21:12) Rejet du commerce sacralisé 👉 Doctrine unifiée : Jésus mène un combat spirituel (djihad intérieur) contre l’idolâtrie, la corruption et l’hypocrisie. V. Le rejet explicite de toute trinité Jésus prie Dieu, s’en remet à Lui, et distingue clairement sa mission. « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon sinon Dieu seul » (Marc 10:18) « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17) Le Coran est sans ambiguïté : « Ne dites pas Trois » (Coran 4:171) 👉 Doctrine unifiée : Toute triade théologique est rejetée comme interprétation tardive. VI. La crucifixion : apparence et élévation Le Coran affirme : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié, mais ce n’était qu’une apparence » (Coran 4:157) Des courants chrétiens anciens (docétisme, nazoréens) soutenaient déjà l’idée d’une illusion du meurtre. L’Évangile évoque une élévation : « Une nuée le déroba à leurs yeux » (Actes 1:9) 👉 Doctrine unifiée : Jésus n’est pas annihilé par ses ennemis ; Dieu le sauve et l’élève. VII. Le Paraclet et la continuité prophétique Jésus annonce un envoyé futur : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur » (Jean 14:16) Le Coran se présente comme rappel et sceau : « Muhammad est le Messager de Dieu et le sceau des prophètes » (Coran 33:40) 👉 Doctrine unifiée : La révélation est progressive, non contradictoire. VIII. Éthique commune du salut Les deux traditions insistent sur : repentance prière jeûne charité humilité « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur… » (Matthieu 7:21) « Les plus nobles auprès de Dieu sont les plus pieux » (Coran 49:13) 👉 Doctrine unifiée : Le salut repose sur la sincérité, les actes justes et la soumission à Dieu. Conclusion Cette doctrine unifiée repose sur l’Un, non sur la division. Elle ne demande ni reniement ni conversion, mais reconnaissance mutuelle. Elle s’inscrit dans l’esprit des premiers croyants, avant les dogmes impériaux et les polémiques tardives. Elle propose une voie ancienne, sobre, droite — comme un chemin dans le désert, où l’on marche ensemble non parce que l’on est identiques, mais parce que l’on regarde dans la même direction.