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Roland GORI était à nouveau 'invité d'Espaces Marx Aquitaine le 17 février 2025, à l'occasion de la sortie de son dernier livre "Dé-civilisation : les nouvelles logiques de l'emprise" publié aux liens qui libèrent. Roland Gori propose une compréhension du monde à partir d’une critique du « fascisme techno-libéral » et des soubassements symboliques de sa montée. De Renaud Camus à Emmanuel Macron en passant par Bruno Retailleau, le terme « dé-civilisation » a été fréquemment employé ces dernières années. Souvent aux côtés d’autres formules telles qu’« ensauvagement », ou « grand remplacement ». En tentant de réhabiliter le sens véritable d’un concept que l’on doit à Norbert Elias, Roland Gori poursuit son travail sociologique et psychopathologique dans la même veine de son précédent ouvrage, la Fabrique de nos servitudes (2022). Il s’intéresse ici aux « nouvelles logiques de l’emprise », qui s’appuient principalement sur la fonction symbolique du langage, jouant un rôle de premier plan dans la constitution d’un sujet « civilisé » ou « dé-civilisé ». L’usage abusif du terme, en ayant été soumis à des détournements propagandistes, semble lui-même devenu un carburant sémantique de la « dé-civilisation » réelle décrite par Norbert Elias. Le totalitarisme en ligne de mire L’un des points de départ de la réflexion de Roland Gori s’effectue à partir du constat d’une insuffisance de « l’hypothèse marxiste » pour expliquer la montée du racisme en France depuis les années 1970. S’il concède que cette poussée xénophobe « se trouve corrélée à la déstructuration des rapports sociaux rendus toujours plus inégalitaires à la suite des crises économiques et politiques », le psychanalyste en fait un facteur « favorisant », et non « nécessitant ». Se déploie alors l’opération principale du livre : identifier les déterminations symboliques qui conduisent à l’emprise et, in fine, au totalitarisme. La fascination pour Trump ou son acolyte techno-fasciste Musk répond ainsi à des stimulations psychologiques précises. Induites simultanément par de nouvelles formes de falsification du langage (dont la logosphère de certains réseaux sociaux est le marchepied), et par ce qu’Adorno nommait « la survie du nazisme ». [...] Eric Payonne, Journal L'Humanité, le 5 février 2025 (*) Dé-civilisation, de Roland Gori, les Liens qui libèrent, 320 pages, 23 euros De quoi la « dé-civilisation » est-elle le nom ? Pour Roland Gori, cela ne fait aucun doute : la dé-civilisation n’est pas le fait de « sauvageons », de « barbares » héritiers d’une civilisation des « enfants rois » ou de « banlieusards » violents par nature ou par traditions émeutières. Aujourd’hui, la brutalisation des rapports sociaux et l’extrême violence des agressions ordinaires doivent être appréhendées sous l'angle d'une société qui sacrifie la culture du dialogue et empêche les processus de penser au profit d’une civilisation des mœurs. L’Autre n’est plus celui dont on attend la reconnaissance symbolique mais le partenaire d’un jeu de guerres sociales au sein duquel le sujet mesure sa force. Face à cet état de fait, l'heure est venue d'adopter une lecture critique des fonctions du langage et de replacer la puissance de l’imaginaire des langues au cœur de l’invention démocratique. Aujourd’hui la fonction critique du langage se trouve dégradée par le ruissellement des fake news, la propagande de masse des agitateurs politiques, les services de com’ des industries du vide, l’infobésité virale des réseaux sociaux… Ces perversions politiques du langage font prévaloir la force, le cynisme et la jouissance du néant sur le désir de vivre et d’aimer. Il est désormais urgent d’apprendre à nous défaire de leurs emprises sociales et psychologiques en réinventant des conditions sociales et culturelles qui permettent à un peuple de penser et de partager le sensible. Du même auteur, quelques titres parmi ses nombreux livres : Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? La dignité de penser La fabrique des imposteurs L'individu ingouvernable Un monde sans esprit : la fabrique des terrorismes La fabrique de nos servitudes ..... (*) Roland Gori, né le 22 novembre 19431, à Marseille, est psychanalyste et universitaire français. Il est professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l'université Aix-Marseille.