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Lettre aux mains tremblantes

Lettre aux mains tremblantes (떨리는 손으로 쓴 편지) D’une main qui tremble, j’écris cette lettre, À toi qui peut-être ne la liras jamais. Je laisse en ces mots mon dernier adieu, Comme on murmure à la nuit un secret. Je ne sais plus combien d’années ont passé, Et pourtant, me voilà, en larmes, à genoux. Ce cœur qui pleure trop tard, fatigué, Je te l’offre encore, sincère, jusqu’au bout. Le monde nous a rendus fous, toi et moi, Il nous a changés sans demander pourquoi. Nos cœurs, jadis blancs comme une page sans voix, Se sont teintés de jaune, puis de rouge, pas à pas. Jaune comme l’automne, rouge comme le sang, Le monde nous a brisés doucement, lentement. Ce chemin dont on ne revient peut-être jamais, Je ne le place ni trop loin, ni trop près. Alors je grave pour toi ces paroles fragiles, En lettres posées, maladroites et dociles. Le monde nous a rendus fous, toi et moi, Il nous a changés sans demander pourquoi. Nos cœurs, jadis blancs comme une page sans voix, Se sont teintés de jaune, puis de rouge, pas à pas. Jaune comme l’automne, rouge comme le sang, Le monde nous a brisés doucement, lentement. Mais je n’arrive pas à finir cette phrase, Les larmes tombent, l’encre se noie sur la page. Pourquoi mes mots refusent-ils la fin, Pourquoi ma main s’arrête en chemin ? Alors je veux laisser notre histoire, Dans un coin secret de la mémoire. Un petit endroit, rien qu’à nous deux, Enterré là, loin des yeux. Sans signature, sans dernier mot, Je plie la lettre… et me tais bientôt.