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Le matin du treize juin mille neuf cent quarante-quatre, à huit heures trente, le sous-officier supérieur SS Michael Wittmann scrute depuis son poste d'observation une colonne blindée britannique qui s'étire sur près d'un kilomètre et demi le long de la route menant à Villers-Bocage. Devant lui, des dizaines de chars Cromwell, Sherman Firefly, des half-tracks chargés d'infanterie, des canons antichars de six livres. La célèbre septième division blindée britannique, les fameux Desert Rats qui ont battu Rommel en Afrique. Ils se sont arrêtés pour prendre le thé, moteurs éteints, équipages descendus, confiants que leur avant-garde contrôle déjà la cote deux cent treize dominant le terrain. Personne ne sait que Wittmann est là, caché dans un bosquet avec son unique Tiger un. Son propre char vient de tomber en panne, comme tant de Tigers pendant le long trajet depuis la Belgique. Il a donc pris le commandement du char de l'un de ses subordonnés. Les cinq autres Tigers de sa compagnie sont positionnés plus au sud. Il regarde sa montre.