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Marie-Jean Sauret, professeur émérite de psychopathologie clinique Les Assises de la Psychologie du 27 septembre 2025 à Toulouse « Psychologues et citoyens, enjeux éthiques et politiques » Acte IV : "De quoi la santé mentale est elle le nom ?" En présence de François Gonon, Neurobiologiste & Directeur de recherche émérite au CNRS Le champ lexical des soins psychiques se modifie, les mots clefs sont de plus en plus empruntés à d’autres registres : économiques, administratifs, informatiques, neurobiologiques... Cette terminologie témoigne de l’avancée de l’idéologie néolibérale à l’œuvre tant dans les politiques publiques que dans les pratiques. Les assises précédentes faisaient le constat d’une prééminence du terme d’accès (aux soins, à l’éducation, à des droits, à la culture, etc.) au point de remplacer celui d’accueil. Depuis, ce vocable s’est même invité dans le titre d’un ministère avec un ministre délégué chargé de la santé et de l’accès aux soins. Cette année, nous essaierons de démêler les usages politiques et sémantiques du terme fourre-tout de “santé mentale”, quia fait sa place dans le langage commun, dans le monde scientifique, dans celui du travail ainsi que dans les directives européennes. Le gouvernement français en a fait une “grande cause nationale”2025. A première vue, la notion de santé mentale semble unifier de nombreuses problématiques sanitaires et sociales : de la souffrance conjoncturelle en lien avec les conditions d’existence à la pathologie psychiatrique. Ce large spectre n’est-il pas déjà une illusion ? Que sert ce signifiant passe-partout que personne ne définit clairement mais par lequel chacun peut se sentir concerné ? Il a certes permis de faire enfin émerger une question de santé publique jusque-là invisibilisée mais, dans le même temps, il individualise et tend à pathologiser le mal-être en le déconnectant des enjeux collectifs. Cette pathologisation est lisible au travers d’une centration sur le cerveau et ses troubles supposés, qui accompagne un évincement systématisé du psychisme. De cette approche résulte un double discours : tout en prétendant apporter une réponse singulière à chacun, elle propose des protocoles standardisés qui visent l’adaptation de l’individu et éludent les facteurs sociaux et politiques. Cette torsion du discours obère la pensée des inégalités comme celle des mécanismes qui les causent et de leurs effets. A l’heure où l’intelligence artificielle promet des réponses clefs en main jusqu’à transformer l’accompagnement des patients ou la pédagogie en personnalisant chaque “scénario thérapeutique”, nous tenterons de nous servir de notre intelligence collective en invitant des professionnels, citoyens, chercheurs rassemblés autour d’un même engagement : “construire une éthique en partage, celle qui permet de résister et, peut-être, de se repérer et de se retrouver dans le chaos du monde”.