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Sous le Troisième Reich, l’Allemagne a développé des projets scientifiques qui repoussaient les limites de la technologie et de la morale. Des fusées balistiques aux sous-marins à propulsion avancée, en passant par des aéronefs hybrides, des ailes variables ou des avions sans turbine, la science nazie a misé sur des conceptions radicales dans l’espoir d’inverser le cours de la guerre. Dans des laboratoires comme Peenemünde ou des usines souterraines comme Mittelwerk, sont nées des armes telles que le V2, ainsi que des technologies qui deviendraient plus tard la base des programmes spatiaux et navals des États-Unis et de l’URSS. L’obsession de créer la “Wunderwaffe”, l’arme miracle, a poussé le régime à investir dans des idées proches de la science-fiction. Au-delà de l’ingénierie, une dimension encore plus sombre s’est révélée : des expériences médicales inhumaines sur des prisonniers, des institutions comme l’Ahnenerbe mêlant racisme, archéologie et occultisme, et une structure scientifique entièrement intégrée au système d’extermination. Des figures comme Wernher von Braun, Otto Hahn ou Hubertus Strughold ont travaillé sur des projets allant des fusées intercontinentales aux chambres de congélation humaine. Tandis que certains rêvaient de Mars, d'autres menaient des expérimentations mortelles dans les camps de concentration. Le savoir et le crime ont avancé main dans la main, sous l’uniforme de la rigueur allemande. Malgré la défaite, de nombreuses découvertes ont été exploitées par les Alliés après la guerre. Des ingénieurs nazis ont été intégrés à la NASA, à la Royal Navy britannique ou à l’armée soviétique. La science nazie n’a pas seulement été un instrument du totalitarisme : elle a aussi semé, en secret, certaines bases du monde technologique moderne. Ce qui est né dans les tunnels, le métal et l’horreur résonne encore dans l’histoire de l’aviation, de la propulsion, de l’énergie nucléaire et de la médecine. Se souvenir de ces secrets, ce n’est pas admirer leurs avancées, mais comprendre jusqu’où la science peut aller lorsqu’elle se met au service de la destruction.