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Enfants instrumentalisés : les cicatrices invisibles d’une génération brisée

«Comment expliquer à #maman que j’ai été heureux ce week-end avec la belle-mère ? Ou à papa que j’ai passé un bon moment avec elle ? Je n’ai pas le droit…» Cette phrase, bouleversante, résume le drame silencieux que vivent tant d’enfants pris en otage dans les conflits parentaux. Dans une société où les #séparations sont de plus en plus fréquentes, le mal-être psychologique des plus jeunes s’exprime souvent à bas bruit — jusqu’à exploser. Anorexie, boulimie, scarifications : les symptômes se multiplient, comme autant d’appels à l’aide que personne ne veut entendre. Car il existe une forme d’abus dont on parle peu : l’instrumentalisation affective. Ces enfants deviennent les messagers, parfois les armes, de leurs parents en guerre. On les culpabilise d’aimer l’autre, on les pousse à choisir un camp. Parfois, cela se joue dans des gestes anodins, parfois dans des accusations imaginaires, mais toujours avec le même résultat : une identité fracturée. Ces enfants instrumentalisés deviennent des adultes fragiles, en quête de reconnaissance, souvent incapables de confiance amoureuse. Leur inconscient, façonné par le conflit, associe l’amour à la douleur, la tendresse à la trahison. Beaucoup reproduisent les schémas destructeurs qu’ils ont subis, d’autres tentent l’acte de résilience — plus rare, plus long, plus difficile. Aujourd’hui, de jeunes femmes d’une trentaine d’années, déjà mères de deux ou trois enfants, se retrouvent séparées, souvent après des relations violentes. Le cercle recommence. Les assiettes volaient dans leur enfance, les cris résonnent aujourd’hui dans leurs foyers. L’amour leur fait peur parce qu’il rime, depuis toujours, avec danger. Cette analyse n’est pas seulement une observation psychologique : c’est un signal d’alarme social. Dès la prime enfance, les relations parent-enfant conditionnent les relations futures. Aimer, faire confiance, fonder une famille : tout cela s’apprend — ou se détruit — très tôt. Et si, derrière l’explosion des divorces et la fragilité affective d’une génération, se cachait une vérité plus dérangeante ? Nous récoltons aujourd’hui les fruits d’une société qui a oublié que les enfants ne sont pas des témoins, mais des victimes silencieuses de nos guerres d’adultes. Ma conclusion : «La psychanalyse, une fois encore, nous rappelle que tout commence dans l’enfance.» https://www.jeanlucrobert.fr