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L'intelligence artificielle, une course mondiale | Géopolitis

Le lancement de l'application chinoise d'intelligence artificielle Deepseek a relancé la course à l'innovation entre les grandes puissances. Des Etats-Unis à l'Europe, les investissements dans le domaine atteignent des sommets pour développer de nouvelles infrastructures. Invité : Jérôme Duberry, chercheur, directeur du « Tech Hub » à l’IHEID Présentation : Laurent Huguenin-Elie Au sommaire : 00:00 L'intelligence artificielle, nouvelle arme géopolitique 02:05 Des Etats-Unis à l'Europe, les milliards investis dans la course à l’intelligence artificielle 06:14 Jérôme Duberry: L'intelligence artificielle, "une course aussi bien militaire qu'économique" 11:36 Le développement de l’IA accélère la construction de centres de données 14:10 Jérôme Duberry: "L'électricité va être un élément clé dans l'avenir de l'intelligence artificielle" 17:16 En pleine campagne électorale, l’Allemagne face aux opérations de désinformation 19:33 Jérôme Duberry: "La technologie est une expression des valeurs, qui diffèrent d’un pays à l’autre" 23:18 Regards croisés de deux pionniers de l’IA, Yann Le Cun et Yoshua Bengio A peine investi, le président américain Donald Trump a montré toutes ses ambitions en la matière. Notamment avec le projet baptisé Stargate, les Etats-Unis ont annoncé 500 milliards de dollars d'investissements privés sur 5 ans pour développer des infrastructures qui permettront de développer des systèmes d’intelligence artificielle (IA) toujours plus performants. Lors du dernier sommet sur l'IA à Paris, le président français s'est aligné au prorata en annonçant 109 milliards d'euros d'investissements, notamment dans la création de nouveaux centres de données sur le territoire français. "Pour moi, ce sommet n'est pas seulement l'annonce de nombreux investissements en France. C'est un signal d'alarme pour la stratégie européenne", s'est enthousiasmé Emmanuel Macron. En parallèle des annonces françaises, l'Union européenne a lancé l'initiative "InvestAI" visant à mobiliser 200 milliards d'euros pour soutenir le développement du secteur sur le continent. "Ces annonces s'inscrivent à un moment de frénésie autour de l'intelligence artificielle. (...) Cela correspond vraiment à cette course, aussi bien au niveau militaire qu'économique", commente Jérôme Duberry, invité dans l'émission Géopolitis. Le directeur du "Tech Hub" de l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève rappelle comment l'IA est devenue une arme puissante au service des Etats: "L'intelligence artificielle est à la fois un outil militaire et sécuritaire, on le voit en Ukraine, à Gaza, au niveau du Renseignement, de la surveillance, des armes autonomes comme les drones. Mais on le voit aussi au niveau économique. Cela fait partie en particulier des enjeux de demain, l'intelligence artificielle qui transforme les domaines de la santé, de la finance, des transports et autres." "Celui qui maîtrisera l'intelligence artificielle deviendra le maître du monde", c'est en ces termes que le président russe Vladimir Poutine posait déjà en 2017 les enjeux de cette nouvelle révolution technologique. Ambitions chinoises A peine lancée au début de l'année, l'application Deepseek d'une start-up chinoise a réalisé un démarrage fulgurant, au point d'éclipser son homologue américain ChatGPT. Aussi performant que son concurrent, ce nouveau robot conversationnel n’aurait coûté officiellement que 6 millions de dollars, contre plusieurs milliards pour le système d'OpenAI. La surprise est d’autant plus grande que Deepseek n'a pas pu utiliser les puces électroniques les plus performantes du marché : les Etats-Unis ont interdit leur exportation vers la Chine depuis 2022. Professeure de droit en Californie du Sud, Angela Zhang explique comment cette interdiction a finalement encouragé l'innovation chinoise : "Compte tenu de ces restrictions sur le matériel, les entreprises chinoises ont essayé d'innover dans le domaine des logiciels, ce qui a en fait accéléré le développement de l'IA chinoise, grâce aux restrictions à l'exportation." La Chine ambitionne de devenir le leader mondial de l'intelligence artificielle d’ici 2030. D’autres pays se positionnent dans la course. Les Emirats arabes unis, qui misent sur l’intelligence artificielle pour diversifier leur économie encore très dépendante des énergies fossiles, ont créé un ministère dédié à l'IA en 2017 et une université consacrée au secteur en 2019. Ils investissent des dizaines de milliards de dollars, notamment via des partenariats avec les Américains Microsoft, OpenAI ou Nvidia, mais aussi dans d’énormes projets de data centers, y compris un en France pour un montant qui pourrait atteindre 50 milliards d'euros. Le site de Géopolitis : https://www.rts.ch/emissions/geopolitis/ #IA #chatgpt #deepseek