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De l’Alta Murgia à Ginosa – zigzags, rencontres et constats

Notre voyage se poursuit en zigzag. Des Pouilles à la Basilicate, du nord au sud, d’est en ouest… et parfois dans l’autre sens. Il suffit d’une idée de visite remise à plus tard, d’un spot pour la nuit, d’une quête d’eau — pas toujours simple — ou d’un GPS un peu perdu qui nous entraîne sur des chemins improbables. La météo, elle aussi, décide souvent pour nous : elle nous incite à prolonger une étape… ou à aller voir ailleurs si le ciel se montre plus clément. Et puis il y a ces lieux qui nous retiennent presque malgré nous. En principe, nous ne restons jamais plus de deux nuits, rarement trois. La bougeotte, sans doute. S’installer, c’est penser à l’eau, à la gestion des toilettes chimiques (bio), à l’autonomie électrique — notre batterie lithium de 180 Ah et le petit panneau solaire de 110 W — et bien sûr au plaisir de bien manger. Mais surtout, c’est chercher une nature qui nous inspire. Dans le parc national de l’Alta Murgia, elle nous a offert ce sentiment rare d’espace, de silence et de liberté. Parfois, ce sont des « secondes options » qui deviennent de vrais coups de cœur. La cathédrale de Bitonto, découverte presque par hasard. Le viaduc de Gravina in Puglia, rendu célèbre par une scène de poursuite du dernier James Bond, mais aussi ses ruelles chaleureuses et ses Sassi accrochés au ravin. Le château de Monteserico, d’abord noyé dans un brouillard épais, battu par le vent et la pluie, avant de nous offrir, le lendemain, un spectacle lumineux presque irréel. Et puis il y a cette doline impressionnante, près de 700 mètres de diamètre. Un spot cinq étoiles, hors du temps, et un survol au drone qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. Si Ginosa ne se trouve qu’à quelques kilomètres de Matera, ce n’est pourtant que plusieurs jours plus tard que le vent nous y a menés. Et il a bien fait les choses. Nous découvrons alors un village rupestre magnifique, presque désert, suspendu au-dessus de son ravin. Un lieu chargé d’histoire, habité dès la préhistoire, où les grottes creusées dans la roche ont longtemps servi de refuges, d’habitations et d’ateliers, avant d’être progressivement abandonnées au XXᵉ siècle. À l’entrée du site, une petite église. Devant elle, un homme à la dent unique, entouré de huit chats. Méfiants au départ — vilain défaut — nous nous laissons finalement entraîner dans une visite improvisée, passionnante, en italien. Un vocabulaire simple, beaucoup de patience, des sourires… et l’essentiel passe. Un moment de partage, humble et précieux. Mais au fil des jours, un constat plus sombre s’impose. Dans l’Alta Murgia, comme ailleurs dans le sud de l'Italie, les paysages magnifiques sont trop souvent souillés par des déchets abandonnés. Poubelles, sacs plastiques, gravats… un fléau silencieux qui contraste violemment avec la beauté des lieux. Cette réalité nous attriste profondément et nous rappelle à quel point ces espaces, si précieux, restent fragiles. Voyager, c’est s’émerveiller. Mais c’est aussi regarder la vérité en face. Uyum - carnet de voyage retrouvez-nous sur instagram. uyum_carnet_de_voyage Suivez-nous sur Polarsteps : https://www.polarsteps.com/ThierryTal...