CRTL - un film sur mon adolescence à Créteil (94) скачать в хорошем качестве

CRTL - un film sur mon adolescence à Créteil (94)

J’ai grandi à Créteil, et comme beaucoup, j’ai longtemps rêvé d’en partir. Ce désir d’évasion ne venait pas tant de l’architecture, ni des clichés qui collent aux banlieues, mais plutôt d’un sentiment d’étouffement. Celui de voir les mêmes visages, de répéter les mêmes conversations, d’avoir l’impression que mes rêves n’avaient pas assez d’espace pour exister. Mais en quittant la ville, j’ai compris une chose : ce ne sont pas les lieux qui changent, c’est nous. Le regard qu’on porte sur eux, le sens qu’on leur donne, les souvenirs qu’on y greffe. Ce film est né de cette prise de conscience tardive. Il est une lettre d’amour à contretemps, adressée à ma ville d’origine. Un retour où se mêlent souvenirs personnels et confidences introspectives. Ce court-métrage est une déclaration d’amour à l’adolescence, à la mémoire et à cette ville trop souvent mal racontée. Pour raconter cette histoire sans sombrer dans le pur témoignage autobiographique, j’ai choisi une scénarisation inspirée du film "Les Filles d’Olfa" de Kaouther Ben Hania. Comme elle, j’ai eu recours à un double jeu de figures : l’adolescente que j’étais et l’adulte que je suis devenue, rejouent ensemble des scènes clés de ma vie à Créteil. Cette mise en abîme me permet d’embrasser à la fois le réel et la mémoire, le documentaire et la fiction, tout en préservant une forme de distance et d’universalité. Le film alterne ainsi confidences face caméra, scènes rejouées, moments de silence et portraits d’habitants de la ville. Il pose deux questions simples, mais essentielles : Le temps nous fait-il chérir ce qu’on a longtemps voulu fuir ? Peut-on évoluer dans une ville qui semble, elle, rester immobile ? Avec "CTRL" (abréviation de Créteil souvent utilisée par les jeunes cristoliens sur les réseaux sociaux) je veux proposer un autre regard sur la banlieue : plein de pudeur, de sensibilité et de poésie. Un court-métrage qui cherche le beau dans l’ordinaire, l’intime dans l’anonyme, et la narration dans ce qu’on a trop souvent réduit au fait divers. Ce court-métrage est ma participation au concours Filme Ton Quartier 2025.