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les Abeilles - Documentaire Animalier

Parmi toutes les fleurs qui agrémentent les paysages à la belle saison, certaines, plus que leurs voisines, attirent toutes sortes d'insectes. Non pas qu'elles soient plus grandes, ou plus colorées, ou plus parfumées que les autres, mais tout simplement parce qu'elles ont la particularité de fabriquer un délicieux liquide sucré, appelé le nectar. Tout le monde vient donc se régaler pompant allègrement de la langue ou de la trompe... D'autant que, sans supplément de prix, on peut choisir son parfum, car chaque espèce de fleur en a un différent de tous les autres. Parmi tous ces gourmands, certains travaillent à leur propre compte, tandis que d'autres appartiennent à une société, et le produit de leur récolte servira à tous les membres du groupe. C'est le cas des abeilles. Les colonies d'abeilles vivent soit de manière indépendante, dans les trous des vieux arbres par exemple, soit en utilisant comme abri les ruches, habitation que l'homme met à leur disposition, en échange de quelques menus services dont nous reparlerons. Chacune des ruches contient une famille, une société qui compte 30, 40 ou 50 miles abeilles, ouvrières pour la plupart. Certaines d'entre elles travaillent à l'extérieur, mais l'essentiel de leur activité se déroule dans le secret et la demi-pénombre, à l'intérieur de la ruche. La visite nécessite quelques précautions. Un peu de fumée calme les ardeurs des abeilles les plus hargneuses et permet d'extraire sans se faire piquer un des 10 cadres en bois sur lesquels elles vivent. Sur chacun de ces cadres, les ouvrières ont construit dans un ordre parfait des milliers de petits tubes aux formes géométriques, appelés cellules ou alvéoles. Celles-ci sont faites avec de la cire, que certaines abeilles fabriquent et façonnent pour leur donner la forme idéale. Malgré les apparences, la masse grouillante de la société des abeilles est parfaitement bien organisée et structurée. Chaque individu joue un rôle bien précis en fonction de son âge. Les abeilles les plus âgées ont ainsi la lourde responsabilité de trouver dehors et de ramener à la ruche la nourriture de tous ce joli monde. Dès qu'il fait suffisamment chaud, l'entrée de la ruche ou de la ruchette d'observation se transforme en un véritable aéroport ou atterrissent et décollent sans arrêt les abeilles butineuses. Leur plan de vol les amène parfois à plusieurs kilomètres de là, sur une zone où les fleurs à nectar sont en pleine production. Chacune d'entre elles est minutieusement inspectées et vidée de son nectar grâce à la langue, qui fonctionne à la fois comme une éponge et une pompe à liquide. Cette nourriture sucrée est ensuite stockée dans une poche du corps de l'abeille appelée jabot. En plus du sucre, les ouvrières butineuses récoltent sur les fleurs un autre produit très important : le pollen. En butinant, elles font tomber sur elles ces graines microscopiques et les accumulent sur de petites corbeilles qu'elles ont sur les pattes arrières. Une fois pleines, les corbeilles forment deux belles pelottes, jaunes pour celle là. Alourdie de nectar et de pollen, comme un avion gros porteur, la butineuse retourne à tire d'aile en direction du rucher, pour décharger sa précieuse cargaison. Arrivées dans la ruche, les butineuses vident le contenu de leur jabot dans celui d'autres ouvrières plus jeunes et qui restent en permanence sur les rayons de cire. Ces abeilles mélangent le nectar à leur salive, puis le déversent dans les cellules construites auparavant. C'est là que lentement le liquide se transformera en miel. Il faudra pour cela un entretient constant de la part des ouvrières. Tous les jours, elles évaporent l'eau en trop, apportent un peu de salive pour transformer les autres, jusqu'au jour où le miel est à point. A ce moment là, les abeilles ferment les alvéoles avec un petit bouchon de cire. Le pollen est stocké de la même façon. Déchargé par la butineuse : ce sont les ouvrières de l'intérieur qui le tasseront au fond des alvéoles. Les abeilles sont aussi les championnes de la communication. Elles se parlent par les antennes, par les coeurs, mais aussi par des danses. C'est ainsi que les butineuses indiquent à leurs consoeurs le bon coin à nectar ou à pollen qu'elles ont trouvé. Pour cela elles décrivent sur le cadre des ronds ou des huits tout en se mettant à frétiller énergiquement. Pour comprendre, accrochons nous ; car il faut être aussi doués qu'elles en géométrie : l'angle entre la verticale et la trajectoire de la partie frétillante indique aux autres abeilles la direction exacte à suivre, par rapport au soleil. Quant à la fréquence des frétillements, elle donne tout simplement la distance à laquelle se trouvent les fleurs à explorer... Etonnant non ? Mais vous verrez, la semaine prochaine, que les abeilles nous réservent encore bien des surprises.