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Le vent était glacial en cette nuit d'hiver 1987. Il était deux heures du matin. Bidasse au Camp des Loges de Saint Germain en Laye ( future antre mythique du non moins mythique Paris Saint Germain ), j'allais démarrer mon tour de garde de quatre heures. Le famas serré contre le torse, les sens aux aguets face à l'ennemi potentiel cherchant à s'introduire dans l'enceinte militaire, la concentration était maximale. Néanmoins, malgré le froid et cette mission peu enviable, une sorte de liesse commençait à monter en moi bien difficile à juguler. La cause de ce trouble était aux antipodes de la fonction d'un troufion et se limitait à un seul et simple nom : Sheila. J'avais un mal fou à ne pas me répéter en boucle : "Demain, je vais interviewer Sheila". Et derrière ce pseudonyme magique se cachait un sourire lumineux, des mélodies magiques et toute une enfance ensoleillée qui surgissait des limbes m'envahissant d'un bonheur indicible. Et de repasser silencieusement dans ma tête toutes les ritournelles dont l'écho silencieux me transportait secrètement de joie et d'excitation. Le lendemain, flanqué de Didier, troufion photographe, nous voilà embarqués à bord du RER A direction Charles de Gaulle Etoile puis vers la rue de la Faisanderie dans le XVIème arrondissement, domicile d'alors du producteur Jean Claude Camus. Sa fille, Isabelle, attachée de presse défendant le nouveau titre de Sheila m'avait donné rendez vous à 17 H. Parvenus dans l'immeuble, puis dans l'ascenseur nous avons, une fois les portes ouvertes, "déboulé" directement dans l'appartement du producteur ! Inconcevable pour les deux pauvres hères que nous étions, nous avions l'impression d'avoir été catapulté dans "Dynastie", le sitcom de l'époque. Masquant une stupéfaction qui aurait sérieusement écorné notre crédibilité, je tournais, dans une feinte décontraction, le dos au maître des lieux qui s'apprêtait à m'aider à retirer mon manteau molletonné. Le producteur nous a demandé d'attendre quelques minutes dans le hall d'où nous apercevions une partie de la salle à manger et du canapé dans lequel Isabelle Camus informait Sheila des futurs rendez vous de promotion décrochés par ses soins. Enfin, le grand moment arriva. Mon éducation provinciale faillit me faire lâcher un "Bonjour Madame" des plus ridicules et ce n'est qu'in extremis qu'un simple "Bonjour" ne fut prononcé.....Sheila se révéla bienveillante et très simple. Arborant une nouvelle coupe de cheveux courts qu'elle regrettera plus tard affirmant avoir eu l'air de la femme du premier ministre, la chanteuse resplendissait. Après l'enregistrement, lors de la conversation qui s'ensuivit, la naîveté du ton de certaines de mes questions où perçait une excitation palpable mal maîtrisée déclencha chez elle un certain attendrissement . Je me souviens qu'elle m'a adressé un "Mais mon petit, je ne sais pas !" qui n'avait strictement rien de condescendant mais bien au contraire recelait une part d'humanité et un zeste de fibre maternelle. A l'époque, tous les espoirs étaient permis d'autant que le single du moment "Comme aujourd'hui" faisait son entrée au Top50. On connaît la suite : un rapide ras le bol du métier et des adieux en 1989 suivi d'un retour fracassant en 1998. On connaît aussi et surtout les épreuves qui ont jalonné la dernière décennie et on ne peut que décerner le prix de la résilience à cette femme éternellement droite et inoxydable dont le courage hallucinant force l'admiration.