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Certains individus échapperaient-ils aux mécanismes de reproduction sociale ? Comment comprendre ces cas particuliers d’individus qui passent d’une classe à une autre ? Chantal Jaquet, philosophe, a co-dirigé avec Gérard Bras « La fabrique des transclasses » aux éditions des PUF. Elle est l’invitée de #LaMidinale. http://www.regards.fr VERBATIM Sur le principe de « transclasse » « Dans l’idée de transclasse, il y a la reconnaissance des classes sociales comme étant déterminantes pour les individus. » « Quand on change de classe sociale, il ne s’agit pas de passer d’un monde des dominés à un monde des dominants mais d’essayer de comprendre ce qui se joue dans ce passage. » « On peut avoir l’illusion que ceux qui sont au pouvoir sont strictement dominants mais en réalité ils sont dominés par leurs passions, leurs affects, au point que ça les rend aveugle à l’injustice et à la misère sociale. » « Quand on est dominé dans sa classe sociale, cette domination n’est pas nécessairement synonyme d’une servitude ou d’une passivité puisqu’il peut y avoir des lutes pour faire reconnaitre sa dignité, sa valeur et ses droits. » « On peut se poser la question de savoir si celui qui a connu une ascension sociale ne s’est pas abaissé, dégradé moralement et politiquement s’il ne se souci pas de ce qu’il se passe dans les classes sociales défavorisés. » Sur "l’individu" « Un individu au sens strict n’a pas de valeur en soi. Il se définit par ses relations. Il incorpore le monde extérieur. » « La notion d’individu solitaire n’a aucun sens, on est toujours dans une forme de trans-individualité, c’est à dire une dynamique de la relation, du passage, de l’échange. » « On ne peut pas définir un individu sans penser le monde social dans lequel il se situe. » Sur la différence entre transclasse et transfuge de classe « Le concept de transclasse englobe toutes les formes de passage de classes. » « La non reproduction sociale peut aussi être l’oeuvre de la classe dominante qui satisfait ses intérêts ou qui a besoin d’utiliser certains individus. » « Le concept de transclasse ne vaut pas que pour les transfuges de classe. Il englobe tous les cas de figures : expulsion ou propulsion par le milieu. » « Il n’y a pas antinomie entre les deux [transclasse et transfuge de classe] mais l’idée de s’interroger sur les formes différenciées du passage. » Sur les classes sociales et le sentiment d’appartenance « Ce concept est fondamental pour comprendre le monde social même s’il y a des différences à l’intérieur des classes sociales. » « On voit bien qu’il y a une logique d’affrontement qui se joue entre les classes dirigeantes qui possèdent tous les capitaux et une grande majorité de la population qui est dépossédée de tous les capitaux. » « On s’efforce d’effacer cette notion, de dire qu’elle est archaïque, et on voit bien pourquoi : celui qui est au bas de l’échelle sociale sait bien qu’il y a des classes sociales. » Sur le concept de mobilité sociale « La mobilité sociale est un euphémisme : on présuppose que les individus sont mobiles. » « On postule qu’il y a une certaine mobilité sociale et que la société est mobile alors qu’on devrait s’interroger sur l’immobilisme des sociétés. » « Il n’y a pas de mobilité sans mobiles. » « Le concept est trop abstrait et neutralise les difficultés, les crises, les conflits, qui sont inhérents au passage d’une classe sociale à l’autre. » Sur l’expérience douloureuse transclasse « Il peut y avoir effectivement une douleur transclasse, dans la mesure où il peut y avoir un déchirement, le sentiment de n’appartenir à aucun monde. » Sur le self made man et la méritocratie « Il ne s’agit pas de nier le déterminisme mais de montrer qu’on est toujours dans des systèmes déterminés. » « Un transclasse, c’est quelqu’un qui est dans une logique non pas de libre arbitre, il est le résultat d’un concours de déterminations qui sont autres que celles qui conduisent à reproduire le même schéma familial. » « Comment pourrait-on se faire soi-même, sans les autres ? Se fabriquer soi-même, ça tient du fiât divin donc c’est impossible. Donc il s’agit de penser d’autres déterminisme. » « Le déterminisme n’est pas une fatalité mais si on veut penser une émancipation, il faut penser les causes qu’elles produisent et les effets qui sont les conséquences de ces causes. » Sur le déterminisme social « Sortir du déterminisme social est extrêmement difficile car ça supposerait qu’on soit dans une posture extérieur à la société. » « Il ne s’agit pas dire qu’on va sortir du déterminisme social mais de peser sur ce déterminisme, donc de coaguler des puissances d’agir, qui infléchissent cette loi d’airain de la reproduction sociale. » « Nier la reproduction sociale serait croire que chacun nait de lui-même, sans contexte social or il est clair les chances ne sont pas égales au départ. »