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Elle débute le 31 juillet 2024, en fin de journée. Ce jour-là, une petite centaine de livreurs de colis Amazon reçoivent tous le même message sur WhatsApp. Un message rédigé par la direction de KM Group, une société de transport spécialisée dans le dernier kilomètre, qui compte parmi la douzaine de prestataires de services d’Amazon en Belgique. " Malheureusement, nous devons annoncer de mauvaises nouvelles. Depuis quelques mois, nous sommes en discussion avec Amazon pour l’augmentation de nos tarifs. Nous avons finalement reçu une réponse négative de leur part. Ce qui veut dire que nous ne pouvons plus assumer financièrement nos opérations ". Le message ajoute que le contrat des livreurs " prend fin à compter du 1er août 2024 " et qu’un " curateur désigné par le tribunal […] enverra une lettre recommandée avec les instructions à suivre ". Virés. Du jour au lendemain. Sans avoir perçu leur dernier mois de salaire et sans document administratif pour s’inscrire au chômage. "Ils sont venus nous voir totalement désespérés" nous explique Daniel Maratta, secrétaire provincial de l’UBT-FGTB. "La plupart ont des familles à nourrir, des crédits à rembourser. Et plus personne n’arrive à entrer en contact avec la direction de KM Group". Une direction injoignable. Et un donneur d’ordre, Amazon, tout aussi discret. "On aimerait bien entrer en contact avec Amazon" déplore Daniel Maratta. "Savoir comment ils choisissent leurs sous-traitants, quels sont les montants des contrats, pour quel volume de livraison, mais on n’y arrive pas. Personne ne nous répond". C’est sur un parking, à quelques centaines de mètres de l’aéroport de Liège, que nous avons rendez-vous avec plusieurs anciens livreurs de KM Group. Ces derniers ont insisté. Ils veulent nous montrer l’état déplorable des camionnettes avec lesquelles ils effectuaient leur livraison. Des véhicules loués à une société de leasing, à charge pour la société d’en assurer l’entretien. "Les pneus de la plupart des camionnettes sont lisses" nous explique l’un d’entre eux. "Il n’y a pas de frein, les rétroviseurs sont cassés. Et pourtant les contrôles techniques sont bien en ordre", insiste un autre livreur. Chez KM Group, c’est Adam qui s’occupait de l’entretien des véhicules. "Dès qu’il fallait faire des réparations un tant soit peu conséquentes, le patron ne me donnait pas l’argent pour le faire. À cela, il faut ajouter les cadences de travail. Aujourd’hui les chauffeurs font des tournées lors desquelles ils livrent plus de 250 colis. C’est totalement inhumain". Enquête : Fabrice Gérard et Salvatore Guarino 00:00 : Amazon : livrer à tout prix ? | #Investigation ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 🔎 Envie d'en savoir plus ? Licenciements sans dernier salaire, camionnette sans frein, les conditions de travail dantesques des livreurs Amazon ► https://www.rtbf.be/article/investiga... ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 📌 Retrouvez aussi #Investigation sur : Le site RTBF Info ► https://www.rtbf.be/emission/investig... Auvio ►https://auvio.rtbf.be/emission/invest... Facebook ► / investigationrtbf ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © RTBF 2025 #amazon #delivery #consommation #venteenligne #investigation #rtbf