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Incursions de drones ou d’avions de combat, les récentes provocations attribuées à la Russie sur le territoire européen sont-elles le prolongement d’une stratégie de la peur orchestrée par Moscou ? Invitée : Estelle Hoorickx, chercheuse à l’Institut royal supérieur de défense à Bruxelles Présentation : Laurent Huguenin-Élie Au sommaire : 00:00 L'Europe, cible du Kremlin 01:47 La guerre hybride s’intensifie en Europe 05:18 Estelle Hoorickx: "On est dans une sorte de zone grise: ni en guerre totalement, mais pas en paix non plus" 11:49 La Baltique, emblématique des tensions entre les pays européens membres de l’OTAN et la Russie 14:08 Estelle Hoorickx: "La Russie pourrait d'ici quatre ou cinq ans être en mesure d'attaquer un pays européen" 18:10 La Pologne, en première ligne face à la Russie 20:49 Estelle Hoorickx: "Cela fait quelques années que la Pologne sensibilise sa population aux risques d'une attaque russe" 24:32 La guerre des trolls décryptée en 2015, un an après l’invasion de la Crimée par la Russie Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2025, 19 drones russes entrent dans l’espace aérien polonais, déclenchant une intervention de l’OTAN. Quatre jours plus tard, c’est au tour de la Roumanie d’annoncer une violation de son espace aérien par un engin russe de type Geran. Le 19 septembre, ce sont trois avions de combat russes MiG-31 qui pénètrent l’espace aérien estonien au-dessus du golfe de Finlande, avant d’être interceptés. Suivent des incursions répétées de mystérieux drones au Danemark, en Allemagne ou en Belgique à proximité d’aéroports, de sites stratégiques et militaires. "Ce n’est pas nouveau, ça fait bien une dizaine d’années que l’Europe subit une guerre ambigüe, du flou (…) Une guerre où on est dans une sorte de zone grise : ni en guerre totalement, mais pas en paix non plus", estime Estelle Hoorickx, chercheuse à l'Institut Royal Supérieur de Défense à Bruxelles. Depuis quelques mois, ces attaques s'intensifient et font peser une menace sécuritaire sur le continent européen. Guerre hybride A ces violations répétées de l’espace aérien s’ajoutent des sabotages, des cyberattaques et des campagnes de désinformation. Si ces incidents ne peuvent pas toujours être directement attribués à Moscou, le pouvoir russe semble chercher à identifier les potentielles vulnérabilités des défenses européennes, à tester les réactions et la détermination des Etats, et de l’OTAN. "La Russie mène vis-à-vis des pays européens toute une série d'attaques hybrides pour déstabiliser les Européens et mettre à mal la solidarité euro-atlantique, mais également leur solidarité vis-à-vis de l'Ukraine", précise Estelle Hoorickx. Toute la difficulté est de répondre aux provocations, sans tomber dans la surenchère. Un exercice d’équilibrisme : "L'OTAN, qui réagirait dans l'escalade, pourrait potentiellement mener tous les États membres à entrer en guerre", souligne la commandante d’aviation au sein de l’armée belge avant d'ajouter : "il faut réagir, certes, de façon ferme. Mais néanmoins avec prudence". La Baltique : zone stratégique La mer Baltique est hautement stratégique et emblématique des tensions entre le Kremlin et les pays européens. Elle est bordée par 8 Etats membres de l'OTAN ainsi que la Russie. Une partie de la guerre hybride en cours s'y joue : dégâts sur plusieurs câbles sous-marins de communication ou d’approvisionnement énergétique causés par des navires ayant laissé trainer leurs ancres, mouvements suspects de la flotte fantôme russe, mais aussi intrusions et tentatives de sabotage. "Effectivement le sabotage et celui de câbles sous-marins en particulier fait partie de ces attaques qui restent ambiguës, parce que toujours difficilement attribuables à un auteur en particulier. Même si évidemment, dans le contexte actuel, tous les yeux ont tendance à se tourner vers la Russie", conclut Estelle Hoorickx. Le site de Géopolitis : https://www.rts.ch/emissions/geopolitis/ #drones #russie #europe