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INDE - HINDOUISME - GANGE - PÈLERINAGE KÂSHÎ, VÂRÂNASÎ, BÉNARÈS La ville s'allonge sur 6 kilomètres, sur la rive du Gange sacré, là où le Gange fait une courbe, là où le Gange a la forme d'un croissant de lune. Le croissant de lune est l'un des attributs du Grand Dieu Shiva. Il porte le croissant de lune sur son chignon. Dans la philosophie hindoue, le croissant de lune gouverne le mental. LES GHÂTS Sur 6 kilomètres, une série d'escaliers de pierre, parfois très abruptes, descendent vers le Gange, ce sont les ghâts. Il facilitent le bain de purification. Tout en haut de ces escaliers, les ghâts, il y a les temples, entrecoupés de ruelles étroites qui donnent accès à la vieille ville, à l'arrière. Les temples de toutes les dimensions, les maisons, les palais, les forteresses, sont construits sans plan d'urbanisation; un imbroglio, un enchevêtrement dans lequel il faut se laisser perdre. Il y a toujours le Gange comme point de repère! On dénombre 64 ghâts. Chaque ghât a un nom traditionnel, une histoire, un mythe, une légende, des rites particuliers. Les pèlerins ne choisissent jamais un ghât au hasard pour le bain et leurs rites de dévotion. Ils choisissent leur ghât en toute connaissance, pour des raisons précises, l'histoire, le mythe, les prêtres brahmanes qui y sont attachés..... Deux ghâts sont très importants à Kâshî. Dashâsvamédha ghât, le plus populaire des ghâts, le plus fréquenté aussi, surtout pour la grande cérémonie du soir, l'aarti. Son nom vient de : ° dash = dix ° âshva = chevaux ° médha = sacrifice *Le grand Sacrifice du Cheval, rite védique important de purification, d'affirmation de puissance et du pouvoir royal. Le mythe raconte que Lord Brahmâ, (ne pas confondre avec le Brahman ou Absolu), Brahmâ accomplit à cet endroit le grand Sacrifice du Cheval, non pas avec un cheval, mais avec dix chevaux. Un rite complexe, coûteux, qui ne pouvait être accompli que par une personne royale ou un dieu. Le dernier Sacrifice du Cheval fut accompli par le roi de Jaïpur au milieu du XVIIIème siècle. Manikarnika ghât, le ghât des crémations. On l'appelle aussi "moksha" ghât, le ghât de la Délivrance. "Moksha", la Délivrance Au moment de la mort, le feu de la crémation véhicule la petite âme individuelle, âtman, vers la Grande Âme Universelle, Brahman, pour fusionner. C'est le Nirvanâ, Muktih. "Muktih", c'est la fusion de la petite âme individuelle ou atman, dans la Grande Âme Universelle ou Brahman; c'est l'extinction du karma, du désir, de la souffrance, et du cycle des renaissances le samsarâ. Il faut être à 6H du matin sur les ghâts, à l'heure de l'aarti du matin, la cérémonie du matin, face au soleil levant. À cette heure, tout est prière, paix, recueillement. les dévots prennent le bain de purification avant d'aller au temple visiter et honorer les dieux, il y a les prières, les psalmodies des mantras, la lecture des textes sacrés, il y a les coupelles votives de fleurs avec la petite flamme au milieu, que l'on dépose sur le Gange, le geste rempli de douceur et d'amour, après la salutation au soleil, les saints hommes méditent et font leur yoga, et puis il y a ces hordes de petits singes, espiègles, chahuteurs, les croassements des corbeaux, les gongs des temples, les appels des conques sacrées, les tintements des clochettes, les chants de dévotion..... Tout est prière, paix, recueillement. Et le profane se mêle au sacré : les femmes lavent leurs saris, les dhobis exercent leur métier de laveurs, le linge sèche à même le sol, un chien errant que l'on aura aussi honoré d'une guirlande de fleurs se présente avec belle allure en haut des ghâts... "SHANTI", "SHANTI", PAIX