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Diffusion du sport et dominations culturelles

Le sport, en tant que pratique physique réglementée, présentée sous forme de jeux ou de compétitions, est une réalité mondiale qui concerne la grande majorité des sociétés de la planète. La pratique massive de certains sports comme le football et le tennis met en évidence des hiérarchies présentes et passées. On observe deux principaux foyers d’invention et de diffusion de pratiques sportives : l’Europe et surtout l’Angleterre, via son Empire colonial, dans la seconde moitié du 19e siècle ; le Japon au début du 20e avec les arts martiaux. Le sport en tant que pratique physique réglementée, présentée sous forme de jeu ou de compétition, est une réalité mondiale qui concerne la grande majorité des sociétés. La pratique et la diffusion massives de certains sports, tels que le football, le tennis ou le basket-ball, face à la singularité et la confidentialité de quelques autres, le curling ou le badminton, mettent en évidence des hiérarchies présentes et passées. De l'antiquité grecque aux pratiques sportives modernes héritées de jeux tels que la soule, l'escrime ou le jeu de paume, l'Europe est le principal foyer d'invention et de diffusion des sports de masse pratiqués, regardés et commentés dans le monde. En effet, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'Europe, et notamment l'Angleterre, domine le monde par ses empires coloniaux, ses capitaux et ses navires marchands. Dans ce contexte, les sports européens, véritables agents culturels d'une élite, se diffusent à l'échelle des empires. Athlétisme, cricket, football, rugby, tennis, se pratiquent dès le début du XXe siècle dans le monde entier. Si certains sports, comme le cricket ou le rugby, restent cantonnés dans les pays du Commonwealth, le football connaît rapidement une diffusion planétaire et s'impose, notamment en Amérique du Sud. On rencontre aussi le flux inverse. Le polo, jeu d'origine asiatique, est adopté aux Indes par les Britanniques, qui le diffusent rapidement au reste de leur empire, à l'Europe et aux États-Unis. Les sports les plus pratiqués et regardés, en premier lieu le football, sont européens, rappel de l'ancienne omnipotence du vieux continent. D'autres foyers d'influence se distinguent. L'Amérique du Nord et les États-Unis rejettent le football au début de sa diffusion, marquant leur résistance à l'impérialisme britannique et l'affirmation d'une volonté farouche d'indépendance, voire d'isolationnisme. D'ailleurs, les États-Unis nomment le football européen "soccer", pour le distinguer de leur football. Les États-Unis développent leurs propres sports : le base-ball et le football américain, adaptations de jeux anglais. Puis, le volley-ball et le basket-ball, inventés à la fin du XIXe siècle. Si ces derniers connaissent une véritable pratique mondialisée, le base-ball se propage dans la sphère proche de l'influence états-unienne. Il est ainsi extrêmement populaire au Japon et à Cuba. Le Canada, lui, développe le hockey sur glace au début du XXe siècle, sport qui rencontre un grand succès dans tous les pays connaissant un hiver rigoureux. L'Asie, surtout le Japon, propage dans le monde entier la pratique des arts martiaux au XXe siècle. Le plus populaire est le judo, codifié à la fin du XIXe siècle sous l'ère Meïji, quand le Japon s'ouvre au monde. Les adeptes parcourent le globe et fondent des écoles qui enracinent le judo sur les cinq continents. Le karaté, le jiu-jitsu, l'aïkido, le taekwondo, d'origine coréenne, suivent la même voie et sont aujourd'hui pratiqués mondialement. Avec 35 sports à l'affiche, les Jeux olympiques jouent un rôle majeur dans la promotion de disciplines plus confidentielles, tels la lutte gréco-romaine, l'haltérophilie ou le canoë-kayak, d'origine amérindienne. En garantissant la diversité des pratiques, ils tendent à compenser l'omniprésence des sports dominants, reflets de la mondialisation et de l'uniformisation culturelle de la planète.